L’enfance héritée, grandir au Rwanda après le génocide

Depuis plusieurs années, Ornella Rovetta et Marie Fierens interrogent les traces laissées par le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda. En septembre 2024, elles se sont rendues à nouveau au Rwanda, où elles avaient déjà travaillé avec de jeunes Rwandais pour explorer leur vécu de la justice post-génocide.

Dans leur nouveau projet, L’enfance héritée, elles prolongent cette recherche en s’intéressant à une autre dimension de ce passé toujours présent : la transmission intime au sein des familles. Comment les jeunes générations, nées après 1994, portent-elles les empreintes d'un passé qu’elles n’ont pas directement vécu ? Quelles formes cette mémoire prend-elle dans leur quotidien, leurs récits, leurs silences ?

Aux côtés d’Annick Umutoni, fondatrice de l’association Humura-Iyubake et initiatrice du projet, elles ont mené une exploration sensible de ces transmissions invisibles, à travers le son et la parole. À Nyamata, dans la région du Bugesera, elles ont assisté à des groupes de parole et rencontré de nombreux jeunes. Gaju Umurerwa s’est faite la voix de cette jeunesse, tandis que Claire Gatineau et Yves Robic ont accompagné la création sonore, du montage au mixage.

Ce travail donne à entendre des voix rarement écoutées : celles de jeunes qui, en 2025, continuent de porter le poids des blessures de leurs parents et grands-parents, mais aussi la volonté de comprendre, de se réapproprier l’histoire, et d’avancer.

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Fucid, du centre de recherche ReSIC de l’Université Libre de Bruxelles et du FNRS.
Une réalisation de Marie Fierens et Ornella Rovetta
Prise de son : Marie Fierens et Ornella Rovetta
Montage et mixage : Yves Robic et Claire gatineau
Traduction : Gaju Umurerwa
Une initiative d’Annick Umutoni et l’association HUMURA-IYUBAKE
Remerciements à Drocelle Umupfasoni et au père Emmanuel