Atelier Genre(s) et Sexualité(s) "Femmes contre la prison"
Le 15/05/2019
par Gwenola Ricordeau, California State University, Chico, Professeure invitée MSH
Les femmes servent, de plus en plus souvent, à justifier les durcissements des politiques pénales, quand ceux-ci ne sont pas directement imputables aux mobilisations féministes, en particulier parce que les auteurs d’infractions à caractère sexuel sont, avec les auteurs d’attaques terroristes, la principale figure du danger qu’agitent les politiques pénales. Or l’échec des politiques mises en place jusqu’ici pour résoudre le problème des violences sexuelles est flagrant. Mais le système pénal n’a-t-il jamais protégé les femmes ? Cette présentation entend dépasser l’apparent antagonisme entre les luttes féministes et l’abolitionnisme pénal et montrer comment, au contraire, elles peuvent être articulés, notamment autour des critiques du "féminisme carcéral". Biographie Gwenola Ricordeau est professeure assistante en justice criminelle à la California State University, Chico (États-Unis). Elle a étudié en France et enseigné à l’Université de Lille de 2009 à 2017. Ses travaux portent en particulier sur les proches des personnes incarcérées, la sexualité en prison et les contestations du système carcéral. Ses recherches actuelles portent sur les formes de patrimonialisation et de mise en scène de la pénalité, notamment dans les musées et le cinéma. Outre de nombreux articles académiques, elle a publié Les détenus et leurs proches. Solidarités et sentiments à l’ombre des murs (Autrement, 2008). Elle a également codirigé deux numéros de revue sur des questions liées à la pénalité : « Sexualités et institutions pénales » (avec Régis Schlagdenhauffen, Champ pénal/Penal Field, 2016) et « Système pénal et patrimonialisation : entre lieux de mémoire et tourisme carcéral » (avec Fanny Bugnon, Déviance et Société, 2018). Mercredi 15 mai de 17h à 19h Salle Henri Janne Bâtiment S – Niveau 15 Institut de Sociologie Avenue Jeanne, 44 1050 Bruxelles Entrée libre