Avec Isil ERDINC, Chargée de cours, METICES/ULB, Seda GURKAN, Lecturer, CEVIPOL/IEE/ULB, Şeref KAVAK, Postdoctoral Researcher, REPI/ULB, Sessional Lecturer, SciencesPo Paris & Elise MASSICARD, Directrice de recherche CNRS, CERI, Professeure invitée MSH

Programme détaillé de la journée

"Dynamiques intersectorielles de la domination politique en Turquie : relations syndicats-politique" Isil Erdinc, Chargée de cours, METICES/ULB

À partir de l’étude des liens de sociabilité entre militants politiques et syndicaux au sein de la branche locale de la confédération syndicale conservatrice, ce travail montre comment la mutualisation des causes et des intérêts entre les syndicats et les partis politiques entraîne une nationalisation des enjeux, des lignes de division et des rapports de force observables au niveau local sous le gouvernement du Parti de la justice et du développement( AKP). Il apparaît clairement que le parti d'AKP favorise la confédération syndicale conservatrice, non seulement en modifiant la législation syndicale à son avantage– ce qui permet à la confédération d’intervenir dans les accords de branche et les conventions collectives pour se renforcer face à ses concurrents sectoriels – mais aussi en mettant à sa disposition tout un ensemble de ressources partisanes et publiques (infrastructures, moyens de transport, militants et locaux du parti et d’institutions publiques, visibilité sur les médias pro-gouvernementaux, politiques publiques privilégiant l’adhésion syndicale aux syndicats affiliés à la confédération, rôle privilégié dans la constitution des plateformes tripartites syndicat-employeur-État).

Isil Erdinc est titulaire de la Chaire en politiques sociales au département des sciences sociales et des sciences du travail à l'Université libre de Bruxelles et rattachée au Centre METICES depuis octobre 2021. Elle est docteure en science politique de l'Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne et membre associée au Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatique de l'EHESS. Ses domaines de recherche : sociologie du travail et du syndicalisme, sociologie des mouvements sociaux et sociologie des régimes politiques.

"The promotion of emotional norms in EU-Turkey relations: the case of the recognition of the Armenian genocide" Seda Gürkan, Lecturer, CEVIPOL/IEE/ULB

Why do international institutions promote emotional norms? In order to answer this question, the research, first, maps the legitimizing arguments put forward by the Members of the European Parliament (MEPs) in promoting an emotionally loaded norm vis-à-vis Turkey, i.e., the recognition of the Armenian genocide. Second, it explores the reasons behind the promotion of this emotional norm by the European Parliament (EP) as justified by the MEPs. The article theoretically draws on the IR literature on emotions, and empirically, it relies on the data generated from the interventions by the MEPs at the plenary on the centenary of the Armenian genocide on 15 April 2015. Through claims analysis, it is demonstrated that the condemnation of genocide is a shared norm within the EP, which transcends national and ideological differences. Consequently, the MEPs aspire to render it an essential constitutive element of the emotional community at the EU level.

Seda Gürkan is lecturer at Université libre de Bruxelles (ULB), Department of Political Science and European Studies Institute. She is a graduate of London School of Economics (LSE), ULB and Diplomatic School of Spanish Ministry of Foreign Affairs. She was previously research fellow at Johns Hopkins University Paul H. Nitze School of Advanced International Studies (SAIS) in Washington DC and visiting scholar at Vrije Universiteit Amsterdam (VU). She is the country expert (Turkey) for Bertelsmann Transformation Index (BTI) and consultant to the European Parliament, Standing Rapporteur on Turkey since 2020. Her research interests include EU policy-making, EU institutions, European integration theories, parliamentary diplomacy (European Parliament), Europeanization, EU-Turkey relations and contemporary Turkey. Her latest publications include a co-edited volume, titled Theorizing the Crises of the European Union published by Routledge in 2021 and a special issue on the Emotions in EUropean Foreign Policy published by Global Affairs (forthcoming).

"Stateless Anxieties in the Diaspora: "Kurd/Alevis" on the Margins of Faith, Ethnicity & Socio-Political Order" Şeref Kavak, Postdoctoral Researcher, REPI/ULB, Sessional Lecturer, SciencesPo Paris

What do political anxieties of diaspora communities tell us about securitized settings of world politics in the case of the diaspora of one of the largest “stateless nations”, namely the Kurds? And why does this diaspora community tend to prioritize pillars of “low politics” and, at times, even feel obliged to deny its ideological and organizational links to its foundational political organizations? Relying on my field experiences in London around 2012-2015 for my PhD research, I argue that the “wounded communities” (Kurds, Alevis and Kurdish Alevis) originating from Turkey in the UK defend and practice “low politics” and prioritize involvement in local government level activities as a strategy to counter the negative impact of “legitimacy vs. legality” paradox that they encounter in their host country. Also looking closely at the politicization of the diasporan as a transnational individual in dialogue with the political contexts of at least two countries, international organisations and regimes simultaneously and daily, I observe the ever-blurring borders between what are conventionally called “host” and “home” states in an increasingly securitized British, European and global atmosphere. Therefore, I express the need for an anthropology of international relations as an epistemological tool to put into perspective transnational politicization of individuals and communities vis-à-vis the above-mentioned actors.

Before joining the REPI, ULB, Şeref Kavak carried out his research activities at École des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris) and worked as lecturer in international relations at Sciences Po Paris, where he taught the course "Non-State Actors, Transnationalism and Diaspora Politics" that he designed for undergraduate year 2 students. He holds a PhD (2017) in Politics and International Relations from Keele University (UK), where he taught "The UN in World Politics » course during his doctoral studies. He holds a B.A in Political Science and International Relations from Marmara University and M.A in Modern Turkish History from Bogazici University in Istanbul. His doctoral research focused on transnational community politics of the Kurdish diaspora based on a field reseach in London. Previously, he had worked on the transformation of pro-Kurdish political parties in Turkey with regard to the tensions between ethnicity and national integrity. Şeref's areas of interest are non-state actors in world politics, diasporas, transnational social movements, cultural security, music and politics, Kurdish politics, the Middle East and Anthropology of International Relations.

"Les partenaires privés de l'action publique. Secteur associatif et pouvoir en Turquie" Elise Massicard, Directrice de recherche CNRS, CERI, Professeure invitée MSH

Cette intervention s'intéresse au gouvernement indirect – l’action des intermédiaires dans la mise en œuvre des politiques publiques et le fonctionnement concret de l’Etat. L'action publique en Turquie s'appuie en effet sur de nombreux intermédiaires privés (associations, entrepreneurs, relais, etc.). Ces dernières années, les dynamiques de concentration du pouvoir autour de l'AKP, puis de la Présidence, ne remettent pas en cause le rôle de ces acteurs privés du gouvement. Ainsi, et de manière paradoxale, les ONG continuent à assurer un rôle très important dans le gouvernement ; cependant, on observe un certain nombre de reconfigurations de ces pratiques et de ses acteurs, que l'intervention se donnera pour objet de dessiner et d'interroger. Elle reviendra notamment sur le changement des acteurs impliqués - et en particulier la polarisation sans précédent du champ associatif -ce qui entre en résonnance avec la présentation de Isil Erdinc -; ainsi que sur les liens entre ces acteurs et les institutions publiques.

Elise Massicard est directrice de recherche au CNRS. Elle travaille sur la sociologie politique de la Turquie, en particulier les mouvements sociaux, les partis politiques, et la sociologie de l’État et des politiques publiques, les politiques de l’identité, et la territorialité. De 2010 à 2014, elle a été pensionnaire scientifique à l’Institut Français d’Études Anatoliennes à Istanbul, où elle a dirigé l’Observatoire de la Vie Politique turque. Elle a été visiting fellow à l’université de Berkeley et à l’université Northwestern. Depuis son retour, elle a rejoint le CERI (Centre d’Études et de Recherches Internationales) à Sciences Po Paris. Elle a publié The Alevis in Turkey and Europe: Identity and Managing Territorial Diversity (Routledge, 2012). Elle a également co-dirigé les livres L’Art de l’État en Turquie, avec Benjamin Gourisse et M. Aymes (2013) et Negotiating Political Power in Turkey. Breaking up the party, avec Nicole F. Watts (2013). Son dernier ouvrage s’intitule Gouverner par la proximité. Une sociologie politique des maires de quartier en Turquie (Karthala, 2019). Elle est co-fondatrice de l’European Journal of Turkish Studies (ejts.revues.org) et du Consortium for European Symposia on Turkey (http://cest-turkey.org/).

Discussion générale menée par Aude Merlin, Professeure-chargée de cours, CEVIPOL/ULB & Christian Olsson, Chargé de cours REPI/ULB

La journée se déroulera en français et en anglais (pas de traduction simultanée).

Mardi 2 novembre 2021 de 10h à 13h

Salle de réception (R3.105)
Avenue Antoine Depage 1
1000 Bruxelles

& en ligne sur ZOOM

Inscription gratuite mais obligatoire :

• pour une participation en présentiel, envoyez un email à omam@ulb.be
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