Sofia Stimmatini a obtenu un double diplôme en anthropologie en 2019 à l'Université Libre de Bruxelles et à Aix-Marseille Université. Après une année d'assistanat, elle est devenue Aspirante F.R.S.-FNRS en 2022. Sa thèse, réalisée en co-tutelle avec l'Università di Bologna, est dirigée par Asuncion Fresnoza-Flot et Vanessa Grotti.

Son travail doctoral propose de décentraliser le regard sur les morts liées à la migration en se concentrant sur "ceux qui restent" dans les pays de départ, plutôt que sur les corps sans vie retrouvés sur les plages. En se basant sur une ethnographie de longue durée menée au Maroc, pays où une grande partie de la population est exclue du système de mobilité légale, elle analyse l'expérience de la disparition dans le contexte migratoire. L'étude porte sur les familles confrontées à la disparition de leurs proches, explorant la manière dont l'absence des migrants disparus remodèle les relations affectives, les positionnements politiques et moraux, ainsi que le sentiment de (non-)appartenance sociale et nationale. À travers l'analyse des transformations socio-politiques provoquées par ces disparitions, la thèse vise à examiner les conséquences mortelles des inégalités en matière de mobilité dans les pays de départ.

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