Agnès Chetaille
Collaboratrice scientifique
Agnès Chetaille a été assistante d'enseignement et de recherche à l'Université Rennes 2 (2011-2013), elle a soutenu une thèse de sociologie à l'EHESS (Paris) en 2015 puis a travaillé comme chercheuse Marie Skłodowska-Curie à l'ULB (2018-2021). Elle reste associée à l'ULB en tant que collaboratrice scientifique de l'Atelier Genre(s) et Sexualité(s). Ses recherches portent sur les transformations des politiques sexuelles en Europe et la façon dont elles redessinent les contours d’oppositions sociales et (géo)politiques. Dans sa thèse de doctorat, elle a fait une socio-histoire de la cause gaie et lesbienne en Pologne prise dans un contexte multi-niveau, en étudiant les interactions entre quatre types d'acteurs : les mobilisations gaies et lesbiennes polonaises, le gouvernement polonais, les réseaux transnationaux de défense de la cause LGBT et les institutions internationales (Union européenne, Conseil de l'Europe). Elle a ensuite approfondi la question de la reproduction contemporaine d’une opposition entre « Est » et « Ouest » en Europe, en examinant les rapports de domination qui se déploient dans les relations de solidarité transnationale entre groupes mobilisés en Pologne et à « l’Ouest ». Enfin, elle a continué d’explorer les tensions entre vécu de sexualité et de genre minoritaire, parcours de politisation et échelles spatiales dans une recherche sur les biographies de militant·e·s LGBTI polonais·es ayant une expérience de migration en Europe de l’Ouest. L’analyse des interactions entre trajectoire migratoire, parcours affectif (amical et conjugal) et carrière militante permet de mettre au jour la transformation des modes de politisation à travers le temps et l’espace, et les dimensions émotionnelles de l'engagement. Plus récemment, elle s'intéresse en parallèle aux processus d'incorporation des expériences de domination (et notamment des expériences traumatiques) et aux approches thérapeutiques dites « somatiques ».