par Mathilde Lucic, ULB, CIERL

Au XIXe siècle, le travail occupe une place centrale dans l’organisation du quotidien des institutions charitables accueillant des mineur·es. Pour autant, la mise au travail ne revêt pas les mêmes caractéristiques selon la classe et le genre des populations prises en charge. Cette présentation se base sur l’étude des archives de deux institutions charitables fermées pour jeunes filles pauvres au XIXe siècle, à savoir l’hospice des orphelines de Bruxelles, et le refuge des filles repenties de Liège. Partant de ces deux cas d’étude, nous approfondirons les enjeux du travail en institution en abordant ses différentes formes, mais aussi la manière dont celui-ci est reconnu (ou non), justifié et valorisé par l’institution. Ces questionnements permettent d’aborder les aspects économiques de l’assistance en institution fermée, tout en contribuant à l’étude de l’évolution de la formation professionnelle des jeunes filles des classes populaires. En effet, la frontière incertaine entre mise au travail et formation professionnelle amène à s’interroger sur la manière dont l’institution pense l’avenir de jeunes filles pauvres, considérées comme « abandonnées », voire « déviantes ».

Mathilde Lucic est doctorante en histoire au Centre interdisciplinaire d’études de religions et de la laïcité (CIERL, ULB). Ses thématiques de recherche touchent à l'histoire de l'assistance, au travail des femmes et des enfants, ainsi qu'aux institutions d'enfermement. Elle a récemment publié un article dans la Revue belge d’histoire contemporaine intitulé « « Il faut séparer les jeunes filles » : l’action du chanoine Habets pour l’enfermement des mineures (Liège, XIXe siècle) », tiré de son mémoire de Master.

Mardi 19 mars 2024 de 12h15 à 14h

Salle de réception
Bâtiment DE1 – Niveau 3 – R3.105
Avenue Antoine Depage 1
1000 Bruxelles

Entrée libre sur inscription (présentiel & Teams) : Lien d'inscription

Contact : Leila Fery